If you look for me, you find me. [R]

« C’est un match à nous couper le souffle que nous offrent là les Crécelles de Kenmare et les Harpies de Holyhead. Le souafle vole dans tous les sens, les attapeurs sont prêts à se livre un combat sans merci pour attraper le vif d’or dès que celui-ci se montrera. Mais pour le moment, ce sont les Irlandais qui mènent le match de trois points. Une courte avance qui pourrait les mener à la victoire si les Harpies n’arrivent pas à égaliser. » Schérys était tranquillement installée dans un des gros fauteuils de la salle commune de Gryffondor. Un feu de bois crépitait dans la cheminée, on pouvait d’ailleurs voir les flammes se refléter dans ses yeux. Attentive, elle écoutait le match de quidditch, tout en caressant la tête de Mistigri, son chat noir. Elle était concentrée et surtout prête à sauter lorsque son équipe favorite, les Harpies, égaliseront. Elle y croyait, c’était une bonne équipe, entièrement constituée que de joueuses, et c’est cela qui faisait toute la différence. Passionnée de ce sport depuis toute petite, et étant poursuiveuse de Gryffondor, Schérys pouvait véritablement s’identifier à elles. Il y a encore quelques années, la jeune femme rêvait même d’intégrer leur équipe, mais elle dut se rendre à l’évidence. Bien qu’elle soit une des meilleures poursuiveuses de l’école, et que le duo qu’elle formait avec Ruthel, son petit ami lui aussi poursuiveur, était là aussi un des meilleurs, elle n’avait aucune chance. Elle n’avait pas leur niveau. Mais ceci ne l’empêchait pas de suivre chacun des matchs des Harpies et de les supporter comme il se doit.

Concentrée comme elle était, Schérys n’avait guère entendu le portrait de la grosse dame pivoter dans son dos pour laisser passer Ruthel. Ce fut lorsque son chat leva la tête et se redressa comme pour montrer sa joie de voir le jeune Gryffondor les rejoindre, que la jeune femme releva à son tour la tête pour apercevoir son petit ami. Un grand sourire vient se dessiner sur ses lèvres. Cela faisait plus d’un an et demi qu’ils sortaient ensemble, et elle n’échangerait pour rien au monde les moments qu’ils passaient ensemble. Elle y tenait trop. Elle aimait le retrouver ici dans la salle commune, le soir, pour une longue soirée faite de complicité, d’échanges, et tout simplement d’amour. Elle l’invita à s’asseoir à ses côtés d’un simple regard. Elle posa ses lèvres sur les siennes, puis sa tête sur son épaule. Elle ferma les yeux. Le son du match lui arriva alors aux oreilles, et elle se rendit alors compte qu’elle avait arrêté de le suivre. Les Harpies venaient d’égaliser. Mais très vite, les Crécelles marquèrent à nouveau, sous les prostestations des supporters de l’équipe féminine et les cris de joie des supporters irlandais. Décidémment, il fallait croire que ce n’était pas le jour des Harpies.

« Aucun commentaire sur le match veux-tu. » Elle fusilla du regard Ruthel qui s’apprêtait à lui annoncer son contentement de voir son équipe favorite mener le match. Et oui, les deux tourtereaux ne supportaient pas la même équipe, et lorsqu’elles s’affrontaient, il était bien souvent question de taquinerie et cie entre eux. Bien sûr, elle n’en voulait pas à Ruthel, et lorsqu’elle l’avait fusillé, c’était plus pour le défier. Elle posa sa main sur celle de son petit ami tout en disant. « Sinon, tu peux dire adieu à notre petite soirée mon chéri.. » Elle approcha son visage de celui du jeune homme, comme sur un air de défi..

« draconis »

Le tableau de la grosse dame pivota. Ruthel, les bras chargés de livres, se précipita alors à l’intérieur de la salle commune des gryffondors. Essoufflé, son regard parcourut rapidement l’ensemble de la pièce. Quelques gryffondors étaient devant le tableau des petites annonces, d’autres discutaient dans le fond de la pièce prés des escaliers qui menait au dortoir des filles, deux premières années étaient penchés sur leurs parchemins dans le coin droit. Un sourire orna alors le visage de Ruthel qui sentit une bouffé de chaleur envahir son corps. Qu’il pouvait se sentir bien ici. Les gryffondors étaient comme sa deuxième famille, tous sans exception il les appréciait.

Et puis, il y avait Schérys. Son étoile dans les ténèbres. Il y avait maintenant plus d’un an et demi qu’ils étaient ensemble et Ruthel se souvenait encore des grands yeux rêveurs qui s’était posé sur lui un jour d’entraînement de quidditch. Schérys était tous ce dont un garçon pouvait rêvé. Elle était douce, taquine, attachante, drôle, romantique, élégante. La voir ici, lui fit comprendre qu’elle lui avait terriblement manqué. Jamais, il n’avait regretter c’est un an et demi de bonheur. Leur relation était devenue bien plus qu’une relation de couple banal. Leur complicité était telle qu’un simple regard leur permettait de se comprendre. Posant ses yeux amoureux sur la gryffondor, il s’approcha doucement mais Mistigri - le chat de Schérys - fut plus rapide et montra à sa maîtresse que son petit ami était présent. Elle se tourna vers lui, heureuse.

Le gryffondor posa alors ses livres sur la table et s’installa à coté de sa petite amie. Ses lèvres se posèrent sur les siennes puis il sentit sa chaleur l’étreindre. Son bras entoura alors là jeune femme et sa main se posa sur son épaule. Inconsciemment, ses doigts se mirent à dessiner des arabesques sur le haut de son épaule encore recouverte par le tissu noir de son uniforme. Sa présence était apaisante et pendant un instant il se sentit léger et heureux. Revenant à la dure réalité, il prêta enfin son oreille au match de quidditch que Schérys écoutait. Les harpies de Holyhead contre les crécelles de Kenmar. Quel bon match. Comme d’habitude c’était les crécelles qui menait. Un large sourire se dessina sur le visage de Ruthel qui se trouva alors fier de supporter les crécelles. C’était son équipe favorite depuis six ans. Malheureusement pour Schérys - ou peut être pour Ruthel - elle supportait les harpies. Bon nombre de fois, leur conversation avait tourné aux plaisanteries. Jamais Ruthel n’admettrais que les harpies soit meilleures que les crécelles alors quand un match les opposait, pour les deux amoureux ça tournait souvent à la taquinerie.

Les harpies égalisèrent. Ruthel eut alors un rictus qui ressemblait d’ailleurs plutôt à une grimace puis les crécelles marquèrent à nouveau. Le gryffondor tourna le visage vers sa petite amie, fier. Il allait se moquer quand Schérys le défia de le faire, prétextant que leur soirée serait compromise si il le faisait. Le visage de sa petite amie se rapprocha dangereusement du siens puis fronçant des sourcils, le regard taquin, il lui souffla.

« Les crécelles sont les meilleurs mon cœur. Tu n’y peux rien. » Sans attendre qu’elle lui répond il déposa ses lèvres sur celle de Schérys, l’embrassant avec tendresse. Elle ne pouvait rien dire si ses lèvres étaient prises. Il se détacha enfin de la chaleur de son baiser et posa son front contre le siens. « Tu sais bien que les défis ne me font absolument pas peur. » murmura Ruthel, un sourire au coin des lèvres.

Puis, redonnant de l’importance à l’écoute du match, il se rendit compte que les harpies venait à nouveau d’égaliser.

S’il y avait bien deux choses plus importantes que toutes les autres dans la vie de la jeune femme, c’était bien Ruthel et le quidditch. Elle aimait le premier plus que tout. Le deuxième était sa passion. Et lorsqu’ils étaient tous les deux réunis, Schérys se sentait véritablement bien… sauf quand le match opposait l’équipe favorite de Ruthel et la sienne. Bien sûr qu’elle appréciait passer une soirée en compagnie de son petit ami, bien sûr qu’elle aimait poser sa tête sur son épaule et écouter le match, mais elle préférait quand son équipe mènait la partie. Schérys est une mauvaise perdante, c’est bien connu. Elle ne supporte pas l’échec et c’est bien souvent cela qui la pousse à réaliser des exploits. Ce défaut la motive encore plus. Il lui donne le mental d’une concurrente hors pair. Certes, Schérys ne participait pas au match ce soir là, mais elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un sentiment amer. Ruthel le savait, il la connaissait que trop bien, il avait eu un an et demi pour la comprendre après tout, et c’est pour cette raison qu’il la cherchait. Son petit côté joueur reprenait le dessus lorsqu’il était question d’un match entre leurs deux équipes, et leur soirée tournait bien souvent en une séance de taquinerie.

« Les crécelles sont les meilleurs mon cœur. Tu n’y peux rien. » Elle n’eut guère le temps de répondre que Ruthel lui déposa un baiser sur ses lèvres. Il savait la faire taire. Mais ce n’était pas cela qui allait arrêter la jeune gryffondor, au contraire. « Tu sais bien que les défis ne me font absolument pas peur. » Oh oui qu’elle le savait. Elle le fusilla du regard, comme elle savait si bien le faire puis recula sa tête afin que leurs deux fronts ne se touchent plus. « Redis encore une fois que les crécelles sont les meilleurs et je… » Elle laissa volontairement sa phrase en suspend. « Oh oui je le sais. D’ailleurs, tu as tort. Je sais me montrer très méchante quand je le veux, tu sais… » Elle lui fit un clin d’œil avant d’entendre que les Harpies avaient égalisé. « YEAH ! » Mistigri qui dormait à leurs côtés se leva d’un bond et partit en courant sur un autre fauteuil. Schérys ne put s’empêcher de rire. Elle reporta son attention sur Ruthel.

Une expression de déception se fit voir sur son visage, et Schérys ne put s’empêcher de sourire. Elle était sûrement exactement pareille quelques minutes auparavant. Elle rapprocha son visage de celui du jeune gryffondor puis posa une de ses mains sur sa joue. « Fais pas cette tête là mon chéri, c’est qu’un match après tout… » Et c’était Schérys qui disait ça ?

Elle déposa un rapide baiser sur les lèvres de Ruthel. Il ne restait qu’une dizaine de minutes de jeu, et l’ambiance était toujours à couper le souffle. Qui allait gagner ? Le suspens était à son comble. L’adrénaline s’emparait de la jeune femme, comme si elle voyait le match, comme si elle y était, comme si elle faisait partie des Harpies. C’était ça qu’elle aimait dans le quidditch, la sensation qu’elle ressentait quand elle a assisté à un match ou lorsqu’elle montait sur son balai. Et elle savait que c’était aussi le cas pour Ruthel. « Que dis-tu d’un petit pari ? » relança-t-elle sur un air de défi. « Je fais tout ce que tu veux si les Crécelles gagnent… » Son regard voulait tout dire : elle donnait l’impression qu’elle était sûre et certaine que son équipe gagnerait. Après tout, les Harpies avaient autant de chance que les Crécelles de perdre ou de gagner. Elle prenait des risques certes, mais elle savait pertinement bien que si son équipe perdrait, Ruthel saurait lui faire oublier…

A peine avait-elle prononcer ces derniers mots que les Crécelles marquèrent de nouveau des points. « Euuuh, je retire ce que j’ai dis tout compte fait. » Elle ne put s’empêcher de rire. « Non sérieusement, qu’en dis-tu, monsieur-qui-n’a-pas-peur-des-défis-et-donc-de-perdre ? »